C’est à Bâle, en Suisse, que Claudio Rasano vit et travaille. Quand Claudio Rasano photographie des individus, il les capture dans des paysages qu’ils connaissent tout particulièrement. Sous la lumière naturelle, Claudio Rasano a à cœur de montrer le visage le plus authentique de chacun des sujets qu’il photographie et du contexte dans lequel ils évoluent.

Quand est-ce que la photographie a marqué un tournant décisif dans votre vie ?

Je me souviens regarder les albums photos de mes grands-parents quand j’étais petit, avec leurs merveilleuses images en noir et blanc. Je suppose que c’est durant cette époque que je suis tombé amoureux du médium photographique. J’étais si fasciné que j’ai moi aussi commencé à prendre des photos, de ma grand-mère d’abord, puis de toutes les personnes qui m’entouraient. 

Vos photos mêlent l’image portrait à l’image documentaire. Quelle série photographique de votre cru vous a le plus marqué ?

Même si je ne suis pas certain que cette série soit ma préférée, je ressens une attache toute particulière à “Same Place”. Je souhaitais capter l’essence des espaces publics et intérieurs où les personnes que je photographiais se déployer chaque jour, ainsi que la variété de leur culture, ce qui est très palpable dans cette série.

Vous exposez votre travail dans de nombreux pays, du Musée du Design Africain à Johannesburg aux Rencontres d’Arles en 2020. 

J’aime l’idée que mes photos, qui capturent des endroits très différents dans le monde, se retrouvent elles-mêmes dans des espaces d’exposition eux-aussi pluriels. Tout se déroule comme si l’essence même des photos, cette variété des espaces intérieurs et extérieurs qu’elles présentent, obtenait une qualité tridimensionnelle en rencontrant d’autres espaces, les lieux d’exposition, et d’autres personnes, les spectateurs. C’est une pensée qui me ravit.

Comment faites-vous pour produire un travail photographique toujours innovant ?

Mon inspiration vient en expérimentant. Pour moi ce processus est très important, parce qu’en travaillant j’oublie le temps et je dérive dans un sentiment d’éternité. Je m’intéresse vraiment aux gens et aux cultures. La photographie me donne à la fois éternité et actualité. Ce sens me fait avancer et m’inspire et m’excite profondément. Le processus créatif est un véritable besoin dans ma pratique.