Arno Lam est photographe de mode et de portrait, il vit et travaille à Paris .Il fait partie d’une jeune génération de photographes à avoir appris son métier en argentique avant de travailler en numérique.L’exposition AURA qu’il présente aujourd’hui reste de la photographie traditionnelle .Ces photographies ne sont pas des images conçues par ordinateur, se sont bien de vrais modèles et un appareil photographique qui lui permettent d’arriver a ce résultat .
L’aura et le corps sans servitude
Dans certaines traditions chamanistes, l’empreinte d’un corps ne se limite pas à ce qui pèse, à ce qui laisse des traces lisibles, profondes, reproductibles à l’infini et immédiatement identifiables. Le mot « empreinte » est associé, depuis Les Noces de Figaro, les histoires de détective et la police scientifique, à l’idée de délit, d’effraction, d’enquête. A la recherche de preuves. La photographie a d’ailleurs contribué, dès le XIXème, avec les fichiers anthropométriques d’Alphonse Bertillon notamment, à rendre plus efficace la démarche inquisitoriale de l’enquêteur.
Arno Lam, en captant l’aura des corps qu’il contourne, qu’il cerne, qu’il assiège pour les sublimer, pour exprimer leur essence, libère la photographie de son péché originel : le témoignage à charge, le voyeurisme compromettant, la délation par l’image. Légèreté, vérité indécise du dedans, harmonie du for intérieur, chant de l’âme qui ne trahit jamais ses secrets, s’offre au regard de l’autre sans se dévoiler… Ici, le corps représenté n’est plus captif ; il n’est plus seulement subordonné au regard du spectateur, à l’empressement du prédateur. Il est révélé à sa grâce initiale, d’avant la faute. Il s’élève au-dessus de la quotidienne maladresse. Il n’a d’autre densité que celle du désir. Ce corps irradie la lumière des amours purs.
