Le photographe Cédric Davranche distille des compositions photographiques où architectures et figures humaines se complètent et se répondent. En 2019, il quitte Nice pour quelques semaines et se rend au Maroc. Dans ce pays qu’il n’a connu qu’à travers les récits de sa grand-mère, il voyage de Tanger à Chefchaouen, en passant par Casablanca, El-Jadida, Azemmour, Essaouira, Marrakech et Fès. Il y découvre les possibilités de son nouveau boîtier et peut enfin mettre, sur les mots de sa grand-mère, des images plus concrètes et personnelles.

En 2019, vous voyagez au Maroc où vous développez cette série d’images. Qu’a représenté ce départ ?

Avant d’être mon premier voyage hors de l’Europe, le Maroc fut l’occasion d’en apprendre un peu plus sur moi ainsi que sur ma famille du côté de ma mère. Ma grand-mère se souvient encore de ce pays comme étant les plus belles années de sa vie. Après quelques heures de recherches et de questions aux passants, j’ai pu retrouver la maison où ils ont vécu. C’est fou comme nous pouvons nous attacher à un endroit que l’on a jamais connu…

Ce fut aussi l’occasion de m’échapper de mon quotidien et de m’ouvrir à ce qui m’entoure car c’était la première fois que je voyageais avec mon appareil qui je ne maîtrisais pas. Dans ces labyrinthes animés que sont les médinas j’ai appris à me placer selon mon sujet et à ne pas hésiter à shooter.

Vos storytelling mêlent architecture et personnes. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce genre de compositions et vous fait automatiquement sortir votre appareil photo pour en capturer le moment ?

Il n’y a pas d’éléments en particulier. Je suis juste incapable de rester focus sur quelque chose plus d’une minute. Un rien attire mon attention ! La photographie est avant tout une façon de pouvoir partager mes émotions. Elle me permet de remercier ces petits moments qui font mes journées et de les mettre en valeur. Il m’est ainsi plus facile de m’effacer face au moment, face à la spontanéité d’une rencontre ou d’une ombre bien placée, que de diriger un modèle. 

Pour l’architecture c’est surtout la géométrie mais aussi la créativité des gens qui me fascine, d’autant plus lorsqu’elle impact notre quotidien, notre façon de se mouvoir, de vivre. 

Qu’est-ce vous inspire le plus dans les personnes photographiées sur le vif, simples inconnues ou proches ?

Les énergies qu’elles dégagent, les émotions que je ressens à un instant donné. C’est une question de feeling et de ressenti. C’est aussi ma façon de les remercier, de leur dire qu’elles sont belles et de leur donner l’importance qu’elles méritent. Cela concerne aussi bien les personnes que les détails, car bien souvent, tout n’est qu’une question de détails. 

De retour en France, à Nice, comment votre pratique photographique a-t-elle évoluée ? 

Je suis beaucoup bien plus à l’aise avec mon boitier. Je n’hésite plus à le prendre dans mon quotidien, même ne serait-ce que pour sortir mon chien. Tout est prétexte à s’exercer !  Il y aura toujours un détail, une surprise à immortaliser.