Dans son travail, l’artiste Nicolas Gouin s’inspire de situations réelles, de faits vécus, et des rencontres. Au sein du studio de création qu’il a fondé, il oeuvre principalement en documentaires. Sa série Old Bones a vu le jour après des traitements de physiothérapie suivis suite à un accident de voiture. « En tant que travailleur autonome, il était plus facile pour moi de trouver des disponibilités de rendez-vous de jour, en même temps que plusieurs personnes âgées qui récupéraient suite à une opération ou un accident. C’est à ce moment que j’ai commencé à m’intéresser aux gens qui fréquentaient le même centre de réadaptation que moi », explique-t-il. Est alors née une sorte de fascination envers ces personnes, en bonne forme physique.

Nicolas voulait donner un aspect grandiose aux gens qui posaient devant sa caméra, « presque comme des super héros » ajoute-t-il. Pour arriver à un tel résultat, le photographe a pris une photo par personne, passant près d’une heure avec chacun d’entre eux. « La beauté de la chose, c’est que leur exercice est très répétitif et toujours dans la même salle », un avantage pour avoir le temps de faire la photo. Car s’il a commencé avec un appareil photo digital, il a finalement réalisé sa série avec une pellicule et une caméra à chambre 8X10 pour ralentir le processus. 

« Ce qui m’a marqué en prenant les photos, c’est le rapport que les gens avaient avec le vieil appareil photo que j’utilisais. Il y avait clairement un grand respect pour la démarche et le temps que je mettais dans la création des images. De plus, j’avais l’impression d’amplifier mon propos en utilisant une vieille caméra qui fonctionne toujours grâce au fait qu’elle a été très bien entretenue… tout comme le corps des gens que je photographiais ! »