Julie Doumenjou est une illustratrice et motion-designer âgée de 27 ans vivant à Pau.

« Mon parcours est un peu décousu. Depuis mes 12 ans, j’ai hésité entre le dessin et l’audiovisuel. J’ai finalement choisi l’audiovisuel, car cette branche était plus « fiable » selon moi et mes proches. J’ai donc obtenu un BTS audiovisuel en montage et post-production à Biarritz – c’est là que j’ai commencé à allier dessin et vidéo et jouer entre le motion-design et l’animation – mais j’ai ensuite voulu faire de l’animation. Je me suis tournée vers l’École des Métiers du Cinéma d’Animation d’Angoulême, pour une année en classe préparatoire, mais après quelques mois, je me suis totalement remise en question concernant mes choix professionnels. Après une semaine en fac de Biologie à Pau, j’ai enfin décidé de suivre ma vocation première, l’image, en reprenant mes études en licence professionnelle infographie et multimédia. J’ai commencé à exercer en me mettant en freelance par la suite. » explique-t-elle.

« J’ai toujours dessiné et été sensible à l’art. Ma mère étant artisan d’art, j’ai passé beaucoup de temps dans les salons d’artisan d’art. J’ai vu comment sublimer le bois, comment façonner les métaux pour en faire de la dentelle… Durant mon enfance, les adultes ont toujours eu la bonne idée de m’offrir des livres, des bandes dessinées et du matériel de dessin, car étant un peu sauvage, je préférais dessiner que jouer à la balle au prisonnier. Le dessin est aussi devenu un autre langage. Je désespérais mes professeurs parce que la moitié de mes cours était illustrée. Ils ne comprenaient pas que je prenne des notes sous formes de lignes et non de mots… J’ai aussi beaucoup été touchée par les dessins animés, notamment les Disney. Les décors de la Belle au bois dormant inspirés des tapisseries du XVIe siècle, les estampes de la scène d’introduction de Mulan, le chara-design d’Hercule qui s’inspire des peintures d’amphores… » dit-elle.

Ci-dessous, concentrons-nous sur sa série « Spirit » que nous pouvons découvrir sur son compte Instagram intitulé « lul.alilalou ». « C’est une idée qui me trottait en tête depuis un moment. J’ai toujours imaginé un monde invisible qui vit, sans que nous soyons au courant, mais que l’on ressent parfois malgré tout. C’est le fameux lutin voleur de chaussettes, le monstre qui vit dans le placard, la fée qui secoue les feuilles des arbres, par exemple. Quand je visite des lieux anciens, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer et visualiser les vies qui y ont vécu autrefois. J’essaye de mettre de la vie dans des photographies qui ne semblent pas en contenir. Pour donner un peu de cohérence au projet, j’ai inventé l’histoire de Louise, une petite fille qui a découvert un appareil photo capable de photographier les Spirits et qui souhaite montrer aux autres un monde qu’ils ont pu oublier. Chaque photographie est donc accompagnée d’un petit texte qui pourrait être issu du journal de Louise. J’essaye de mettre autant de poésie dans mes illustrations que dans les textes qui les accompagnent. » poursuit-elle.

« Quand l’idée ne vient pas immédiatement, je fais quelques recherches pour que mon illustration (dessinée sur Photoshop) colle au lieu que j’ai photographié (avec un smartphone). Je recherche des légendes, des anecdotes. Je m’inspire aussi des contes, du travail de Miyazaki, de l’esprit japonais avec les yokais, du folkores, des animaux que je trouve fascinants ou de la nature. » précise-t-elle.

 « J’aimerais que les personnes qui prennent le temps de regarder mes dessins retrouvent leurs yeux d’enfants, les mêmes qui ont été persuadés d’avoir vu le Père-Noël dans le ciel ou que la Lune les suivait quand ils collaient leur nez sur la vitre arrière de la voiture. Je souhaite qu’ils éprouvent un sentiment positif et candide. » finit-elle par raconter.

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