Designer, plasticien et auteur du blog Adieu et à demain, Benjamin Isidore Juveneton est un véritable poète urbain. Sur son compte instagram @benisidore, jusque dans les rues de Paris, le jeune designer français partage sa vision de la société avec humour et légèreté. Au croisement entre travail poétique et typographique, il mêle les mots et l’espace avec finesse, chaque oeuvre étant pensée minutieusement en fonction de son emplacement.

Quel est votre parcours artistique? D’où vient cet amour pour les mots ?

J’ai un parcours qui peut paraître chaotique. Droit (dire) puis architecture (faire), et une spécialité « art et psychanalyse » (comprendre). Finalement c’était très complémentaire, mais je ne le savais pas encore. C’est ce mélange qui m’a donné le goût du verbe et d’une forme de minimalisme.

Chacune de vos créations est un malin mélange entre fond et forme, pouvez-vous nous en dire plus sur le travail typographique ?

Pour l’écriture, j’ai deux pistes de travail. La premiere, « anti-graphique », consiste à reprendre les typos les plus utilisées dans le monde et les travailler de manière minimaliste, comme pour créer une identité par le vide.
La seconde, c’est la transcription dans une écriture manuscrite de certains troubles psychiques (depression, troubles bipolaires, etc.)

De votre blog à Instagram puis dans les rues et dans un livre…Comment s’est effectué cette transition au monde physique?

Je crois que la frontière entre le monde physique et Internet en general est poreuse. Est-ce qu’on fait les choses pour les mettre en ligne? Ou est-ce qu’on les met en ligne parce qu’on est heureux de les avoir faites? C’est de plus en plus compliqué de répondre à cette question.

Quelle émotion voulez-vous provoquer chez le public ?

Se sentir vivant.

Quel(s) artiste(s) vous ont le plus influencé ? Qu’est-ce qui vous inspire à créer en général ?

Il y en a beaucoup et dans tous les domaines. Mais je retiendrai Roland Barthes et Eric Watier.
Les gens en général. C’est passionnant de les observer.