Le silence sous l’écorce (the silence beneath the bark)

Ce court métrage était short listé pour les oscars l’an dernier.

Joanna Lurie est une artiste totale : d’abord formée pour réaliser de la publicité, elle étend son savoir-faire à la marionnette, au décor, à la photographie, au cinéma d’animation, jusqu’à réaliser ses propres courts-métrages. « Dans ses films au récit poétique et à l’image souvent très graphique, on se laisse porter par de curieux personnages énigmatiques et silencieux, dans des histoires fantastiques parfois absurdes, ou tragiques (Moon Blues, Trop près du sol, Under the stone, Trees migration) » (Dossier de presse, Les Films du Préau).

Le silence sous l’écorce est un objet singulier : graphique et profond, limpide et mystérieux, tranquille et émouvant. Le scénario nous emmène doucement dans une forêt qui rappelle, même avec un trait complètement différent, plus épuré, les profondeurs hypnotiques de Brendan et le secret de Kells (Tom Moore, 2008). Là aussi, les espaces mutent et se transforment : un corps, prolongé d’un trait, devient le tronc d’un arbre géant qui s’enracine. Les boules de neige avalées par les personnages deviennent des bulles colorées qui éclatent. Les bruitages, très fins, légers, évoquent avec une précision rare l’ambiance d’une campagne enneigée. Bruits des pas, craquements ténus, grondements tendres : on sent vivre l’écorce, battre le cœur des choses, au fin fond du silence. Magique.

site: http://joannalurie.com/

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