Le saviez -vous ?

Une technologie sonore unique et Made in France se cache derrière l’œuvre monumentale révélée par le Président de la République, mercredi 11 novembre au Panthéon, à Paris. Le 11 novembre, à l’occasion des célébrations de l’armistice, l’écrivain Maurice Genevoix, auteur notamment de « Ceux de 14 », entre au Panthéon.

Dans le cadre de cet événement, le chef de l’État a commandé une œuvre à deux figures majeures de la création contemporaine, le plasticien allemand Anselm Kiefer et le compositeur français Pascal Dusapin. Il s‘agit de la première commande publique pour le Panthéon depuis 1923.

Mais quelles technologies se cachent derrière cette œuvre immersive, créée par Pascal Dusapin ?

In Nomine Lucis (Au nom de la Lumière) est une pièce pour voix chantées, enregistrée par le choeur Accentus à la Philharmonie de Paris.

Dans le dessein de faire entrer les anonymes de la Grande Guerre au Panthéon, près de 15 000 noms représentatifs de soldats morts pour la France ont par ailleurs été lus et enregistrés par les comédiens Florence Darel et Xavier Gallais.

« Je souhaitais faire chanter les pierres du Panthéon, créer un immense ‘poumon vocal’ où chacun pourra entendre des échos différents de son passé et de son histoire, » évoque Pascal Dusapin.

Un dispositif sonore sur-mesure et singulier a été développé et installé au sein même du Panthéon. Un total de 70 enceintes acoustiques, conçues et fabriquées par Amadeus, ont été disposées autour des transepts et au niveau de la coupole, à plus de 35 mètres de hauteur. Habillées de pierre naturelle, elles ont été rendues invisibles, devenant partie intégrante du monument.

Ce dispositif de diffusion est piloté par un système de spatialisation sonore, baptisé HOLOPHONIX.

« Le processeur HOLOPHONIX favorise la spatialisation sonore des différents chœurs au travers de ses différents algorithmes embarqués, en deux ou trois dimensions, » évoque Thierry Coduys, Directeur des Technologies associé au projet et collaborateur de Pascal Dusapin depuis de nombreuses années.

« La programmation spatiale, à savoir la position des chœurs, leur trajectoire, ainsi que les autres évènements qui composent cette ‘partition électroacoustique’ est notamment gérée au sein du séquenceur graphique IanniX. Le processeur HOLOPHONIX reçoit, interprète et traduit ces millions de messages temporels et spatiaux, pour les rendre perceptifs, » poursuit Thierry Coduys.

Adopté par plusieurs salles de spectacles, comptant parmi les plus exigeantes et prestigieuses dont La Comédie Française, le Théâtre National de Chaillot, ou La Scala (Paris), HOLOPHONIX est un système immersif de spatialisation sonore.

Développé par la société Amadeus, en collaboration avec le laboratoire STMS (Sciences et Technologies de la Musique et du Son) qui associe l’IRCAM, le CNRS, Sorbonne Université et le Ministère de la Culture, ce processeur comprend différentes briques technologiques issues de l’IRCAM.