À l’occasion de ses 36 ans,  Canal + réinvente son identité visuelle à l’image de sa transformation stratégique à la fois internationale et digitale. Avec la création d’un « moving logo » revisitant sa signature et typographie d’origine, le Groupe Canal+ affirme son évolution et sa singularité. La direction artistique a mis en place une performance à la fois créative et technique à travers des jeux de lumières, une installation spectaculaire et un univers sonore unique.

 Pour l’occasion, Fubiz vous dévoile en images les coulisses de cette installation inédite : 

Et une Interview exclusive avec Olivier Degrave, directeur de création de cette nouvelle identité : 

Fubiz : Pouvez-vous nous parler de vous et de votre rôle dans la création de cette nouvelle identité de marque Canal + ?

Olivier :  Je suis Directeur de Création Corporate du groupe Canal+, je suis présent dans la société depuis plus de 20 ans pour laquelle j’ai occupé plusieurs fonctions au sein de la Direction Artistique.

Pour ce projet, mon rôle a été d’imaginer une identité qui symbolise notre développement et la puissance de la marque CANAL+ en France et à l’international notamment via l’application myCANAL. Cet élément d’identification est d’abord là pour accompagner le spectateur à la lecture des contenus, mais il nous fallait trouver un nouveau langage d’expression de la marque ombrelle qui symbolise notre progression digitale.

Le monde se digitalise et nous avec, nous avons bien évidemment des algorithmes pour nous aider sur la plateforme mais derrière les machines, il demeure une éditorialisation humaine qui par son action quotidienne renforce la valeur ajoutée, le plus de Canal+ qui est l’humain. C’est là toute la complexité de ce nouveau logo : il semble être sérialisé avec cette enfilade de LEDS alors qu’en réalité, il est fabriqué de façon artisanale, d’où son imperfection, sa singularité. L’imperfection crée la fascination.

Comme d’autres nous aurions pu utiliser des moyens de synthèse pour exprimer cette signature mais cela n’aurait pas été le reflet de ce qu’est CANAL+, une marque à la fois créatrice et agrégatrice de contenus. Le shooting d’une installation réelle et colossale rend cette création unique, inimitable et inégalable, à l’image de notre groupe.

Comment avez-vous réussi à conserver l’ADN/ les codes de la marque tout en lui apportant cette nouvelle dimension ?

La digitalisation du monde peut engendrer une certaine perte de mémoire. Il est important pour dépasser ça, de se référer, de nous rappeler d’où l’on vient, de réaffirmer nos codes. C’est d’abord une évolution et non une révolution de notre identité.

Il y a plusieurs années maintenant j’ai fait évoluer le « creative playground » de la marque en définissant des piliers. La typographie parce qu’historiquement c’est la force du studio de création interne de Canal+. On le doit à Etienne Robial qui a su faire imposer une manière de travailler le design graphique au coeur de la société.

La géométrie parce que la perception de notre identité porte cette idée. C’est directement lié à notre façon de penser la mise en page, les gabarits, la mise en forme dans les formats. La lumière comme médium immersif a remplacé la couleur présente dans les premiers temps de CANAL+. La lumière, base de notre travail pour fasciner ou éblouir le regard. Enfin, dernier pilier, le dispositif réel, qui permet de créer des éléments fascinants et uniques. Il renforce également l’esprit pionnier des équipes artistique tout en valorisant le savoir-faire. La part de hasard que ce type d’installation génère participe également à l’idée d’une marque inimitable.

Quels ont été les moyens techniques et humains mis en place dans ce projet ?

Un caisson de 4 mètres de long à l’intérieur, tapissé de miroirs et de LEDS qui créent une lumière perpétuelle. Le logo Canal+, positionné sur la face du caisson, est, lui, rétroéclairé. Le tout suspendu à plus de 1 mètre du sol, dans un plateau de 1000M2 à la cité du cinéma, inondé de 2000 LEDS qui forment 3 immenses cubes de lumière englobant le logo. Le sol est une piscine de 240 m2 qui, avec la réflexion, accentue l’effet de mise en abyme et de profondeur. Un parallèle à la multiplicité des contenus sur l’application. Le tout est filmé en 6K par une grue télescopique montée sur rails.

Les lumières sont synchronisées à la musique symphonique enregistrée à la Seine Musicale. Dans les grandes lignes, nous avons tout d’abord fait cette installation en 3D avec Guy-Joseph Aignel à la Direction Artistique pour bien préparer les besoins. Nous avons ensuite travaillé avec Michel Janin et Sylvie Tassié de la société Setup pour la partie déco notamment caisson logo, piscine et installation. La partie LEDS a était géré par Denis Pillod de la société LED and DESIGN. Enfin, la partie programmation des LEDS a été réalisé par Thomas Besson et Chloé Harel de la société DLAB sur des modèles du design graphique imaginé par la direction artistique. Le challenge supplémentaire est que tout ceci a été incroyablement bien orchestré par tous malgré une période de confinement intense.

Enfin la musique est un travail de collaboration étroite que nous entretenons depuis déjà plusieurs années avec le compositeur Norbert Gilbert, qui connais bien notre histoire et notre identité. L’enregistrement a été réalisé à la Seine Musicale avec un orchestre composé de 32 Musiciens, essentiellement des cordes.

Que souhaitez-vous véhiculer à travers cette nouvelle identité ?

Cette installation porte la stratégie de puissance en même temps que la singularité de notre groupe. Avec nos nombreuses chaines, productions et plus de 50 000 contenus disponibles à tout moment, il s’agit également de réaffirmer CANAL+ comme marque ombrelle avec sa plateforme myCANAL. Cette installation exprime cet ancrage unique dans la société des images.