C’est à Reno, au Nevada, que la photographe Shelby Duncan née et grandit. Aujourd’hui, c’est à Paris qu’elle vit et travaille. L’artiste visuelle voue un amour tout particulier pour la youth-culture. Par l’intermédiaire de la mode mais aussi des connections humaines qu’elle veut sincère, elle transmet des histoires où le flash a valeur de narration.

Vous vous êtes spécialisée dans les portraits. Comment parvenez-vous à tirer la meilleure énergie de vos modèles ?

La vibration est l’énergie de la vie. La spontanéité est une impulsion naturelle. J’apprécie l’action, le mouvement et l’émotion que ce soit dans les commandes de clients ou mes projets personnels. J’apporte ces éléments grâce à une communication honnête. Je respecte l’espace de mes sujets et je sens l’environnement dans lequel ils évoluent, partageant avec eux sincèrement mes idées et mes curiosités en cours de route.

Quelle est l’importance du flash de l’appareil photo dans votre travail?

Le flash est un moyen direct pour illuminer le caractère instantané d’un moment, rendant la réalité plus accessible pour le spectateur. Cette vivacité de l’instant inspire et influence une émotion ou un souvenir.

« House of Love » est votre tout premier ouvrage publié, en 2020, par Rive Gauche Éditions. Il rassemble plus de dix ans de souvenirs de votre maison à Los Angeles où vous avez photographié des célébrités françaises et américaines telles que Léa Seydoux, Gaspard Ulliel, Johnny Hallyday ou Matthieu Chedid. Qu’implique pour vous professionnellement mais aussi personnellement l’édition de ce livre ? 

Personnellement, House of Love a commencé quand je vivais avec ma meilleure amie, Sarai Fiszel à Hollywood, en Californie. Puis, House of Love s’est transformée en une communauté d’artistes que nous avons soutenue. Cet endroit respirait la liberté et l’âme, des esprits jeunes et des sagesses vieillies combinés. Cet endroit m’a aidé à découvrir ma propre voix et a aidé tant d’autres à trouver leur chemin créatif.

Le livre qui porte son nom est l’histoire d’origine de notre communauté racontée par des artistes, des excentriques, des musiciens et des personnes uniques du monde entier. C’est une représentation de la façon dont les jeunes perdus créent des «familles choisies». Comment une maison nourrie d’amour et de gentillesse peut être bien plus qu’un souvenir de lieu physique, créant des liens de vie basés sur la compassion et l’amour inconditionnel.

Je n’aurais pas pu le créer sans le soutien de mon équipe. Mon agent, Nicolas Huet Greub de 1718 PARIS, offre constamment son éclat visionnaire. Il a planté la graine de ce livre, réalisant sa portée en tant qu’œuvre avant moi. Sa maison d’édition et sa galerie, Rive Gauche, fonctionnent tels des mécènes dévoués aux arts. Outre leur soutien financier, ils sont également pionniers et curateurs d’un espace uniquement axé sur le développement de projets créatifs personnels.

Il y a un an j’ai déménagé à Paris, j’ai eu la chance de travailler dans le secteur de la photographie commerciale, mais les artistes doivent faire de l’art pour eux-mêmes, en dehors des revenus et des normes de l’industrie. Ce processus est inestimable pour l’évolution de toute pratique créative.

Le livre a été un énorme processus de réflexion sur soi de 2 ans, au-delà du défi et de la récompense. C’est un voyage qui a solidifié et confirmé mon esthétique. C’est quelque chose dont je suis vraiment fière et ravie de partager avec le monde.