Par l’intermédiaire de sa caméra, Denis Dailleux construit des relations humaines qu’il illustre en format 6 x 6, en couleurs ou en noir et blanc. Le portraitiste français capture des sujets avant tout, du Caire au Ghana. Ces derniers lui laissent entrevoir des fenêtres sincères et personnelles sur leurs vies.
Quand le photoreportage est-il devenu si important dans votre vie ?
Dans les années 80 je faisais partie d’un groupe de rock. C’est quand je l’ai quitté que j’ai décidé de commencer à faire de la photographie. À partir de ce moment précis, cette pratique est devenue centrale. Comme une obsession.
Quelle série a signé un tournant dans votre pratique photographique ?
Après de longues années de doute quant à mon travail de photographe, ce sont mes images en couleur sur le peuple égyptien qui m’a permis de devenir photographe professionnel.
Comment parvenez-vous à transcrire, sans l’altérer, l’expression personnelle de vos modèles ?
C’est une bonne question, mais il m’est difficile d’y répondre parce que je n’ai pas la recette exacte. Est-ce l’empathie ? De la curiosité ? Le désir de m’oublier à travers l’autre pour mieux renaître ?
Quel est votre rapport aux voyages et aux personnes qui sont géographiquement loin de vous ?
C’est d’abord le hasard qui m’a amené à découvrir l’Égypte ; je suis tombé amoureux d’un égyptien à Paris. Pour la première fois de ma vie j’ai pris l’avion pour le rejoindre, c’était il y a maintenant 28 ans. En arrivant au Caire, j’ai eu un coup de foudre pour cette ville et ses habitants. C’est de cette passion que sont nées mes photos. Puis, du désir d’aller me perdre dans un nouvel ailleurs : le Ghana.
Parfois, quand je travaille, je me reproche de ne pas être assez curieux. Je reviens inlassablement sur les même lieux que j’ai aimés par fidélité aux endroits et aux personnes.