Tom, connu sous le pseudonyme de « sock » (« chaussette » en anglais), est un artiste-peintre illustrateur professionnel de 31 ans originaire d’Avignon. « Je vis du graffiti depuis environ 8 ans, mais je suis aussi illustrateur. Avec un ami, nous avons créé « Wild Sketch », nom sous lequel nous travaillons dans le rap français depuis 10 ans, défendant un travail artisanal intégralement exécuté à la main. Il y a 2 ans, nous avons produit notre première bande dessinée, faite main donc, appelée Les incroyables aventures de John Hash » (disponible sur www.wildsketch.fr) nous explique-t-il.

Après deux années passées en école d’art privée, Tom a tout lâché pour apprendre l’art en autodidacte. « Lorsque mes parents m’ont mis des crayons et des feutres entre les doigts quand j’étais enfant, j’ai immédiatement eu le coup de foudre et je ne les ai jamais lâchés. Après une scolarité désastreuse – vu que j’étais toujours en train de gribouiller sur mes cahiers – j’ai tout de même fait deux années à l’école d’art qui m’ont été en réalité inutiles : on voulait que je travaille sur Photoshop, passe 8 heures par jour derrière un ordinateur afin de réaliser des faire-part de mariage… J’ai donc opté pour le pied de nez et tout faire artisanalement. La meilleure des écoles a été celle de l’autodidaxie et de la détermination. Aujourd’hui encore, j’apprends quotidiennement et n’hésite pas à tenter de nouvelles choses. » nous dit-il.

Sa passion pour le graffiti, Tom l’a découvert lorsqu’il avait 11 ans. « J’ai connu la bombe de peinture à 11 ans après avoir découvert la culture hip hop dans son intégralité : la danse, le rap, le DJing… C’est une culture alternative où la recherche de la lettre est un travail calligraphique ; sortir la nuit pour prendre l’espace public est à l’égal d’un acte de rébellion… Sans parler de l’adrénaline que cela procure… Bref, après ces découvertes, s’en sont suivies de nombreuses années de graffiti pur et dur, puis l’envie de vouloir faire un personnage, un décor, avec plus de couleurs et surtout, le désir de pouvoir tout représenter sans avoir de limites, de ne pas être contraint à arrêter un projet par manque de technique. » précise-t-il.

Sur son compte Instagram intitulé « sock.wildsketch », Tom publie ses graffitis pour lesquels il trouve l’inspiration autour de lui, aujourd’hui, ou dans sa jeunesse au travers de ses souvenirs. « L’inspiration est ici, partout, autour de nous. Comme influence première, je cite tout de même mon maître incontestable Drew Struzan. Allez voir ses œuvres sur Internet, vous allez dire : « Ah mais ouiii ! ». Enfin, tout ce que j’ai pu voir dans ma jeunesse ; les bandes dessinées, les films hollywoodiens, les pubs, les clips vidéo, les grandes œuvres d’art… Tout cela a aussi une influence sur mon travail. » nous dit-il.

« Le but de mon travail est principalement personnel ; me faire plaisir et pratiquer ma passion au quotidien. Ensuite, il y aussi l’idée que peindre dans la rue permet de rendre l’art accessible a tous… Si en plus le message que je souhaite véhiculer est capté et qu’il pousse à la réflexion, c’est que du bonus. En ce qui concerne les messages que je désire partager, cela dépend de beaucoup de paramètres. Je ne veux surtout pas faire perpétuellement la même chose ou le même style, alors je prends en compte le lieu, les riverains, et essaye de réaliser quelque chose de sur-mesure. Des fois, le message est neutre. D’autre fois, il est explicite ou suggéré. Départageant mon travail en « série », je me donne généralement des lignes directrices que je vais suivre et développer. Ma série « Quantic b.boy » tend à ramener la spiritualité dans le mouvement hip hop, ma série, réalisée à l’international, « Eteins ton écran » vise à encourager les gens à contrôler leur consommation d’écran au quotidien et à se questionner sur la technologie. Je pars aussi sur des thèmes que les médias rangent dans la catégorie « théorie du complot », comme le World Trade Center, la création de la NASA, l’invention des dinosaures… afin de susciter le questionnement puisque j’ai toujours été intrigué par le mystère ! » rajoute-t-il.