Lucas Cerri est un photographe et musicien français originaire de Cannes. Ayant constamment besoin de créer, de découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles personnalités et des environnements différents, il se déplace constamment pour trouver l’inspiration. Ce désir constant d’explorer et de créer de l’image l’amène à produire une photographie poétique et éclectique, quelques fois sauvage, quelques fois décalée, prônant toujours la liberté.

Il nous en dit plus sur sa relation à l’image, et l’art en général :

Quel parcours t’a mené à la photographie ?

Musicien de base, j’ai toujours cherché l’inspiration dans les films qui m’ont bercés, dans des lieux originaux, des environnements…
Avec le temps, les images me sont venues en tête en plus des mélodies, donc j’ai acheté un reflex premier prix, j’ai commencé à prendre des paysages et le cocker de mes parents, modèle poilu mais efficace. J’y ai pris goût, puis une pratique régulière s’est installée et mon appareil photo est devenu une extension de mon corps et de mon esprit.

Des mises en scène aux paysages en passant par les nus… ta créativité n’a pas de limite. Des images authentiques, poétiques, et parfois nostalgiques dans lesquelles on remarque toujours un rapport au corps bien particulier. Comment as-tu trouvé ton style et comment le décrirais-tu ?

J’ai trouvé mon style en touchant un peu à tout, en voyageant beaucoup, en rencontrant des personnes aux personnalités totalement différentes, j’ai pu analyser mes attirances et mes repulsions dans la vie, et donc indirectement en photo aussi.
J’ai pris confiance en moi et dans le chemin sur lequel j’avançais en faisant des erreurs et en perseverant.
Avec le temps, j’ai arrêté de vouloir réaliser le produit parfait.
Juste avec un appareil, mon cerveau et mes yeux, j’ai appris l’importance de faire attention à l’environnement qui m’entoure, ressentir les différentes énergies qui s’émanent des êtres, à jouer avec la lumière et les ombres, mais surtout garder les yeux éveillés, comme un enfant toujours émerveillé.
Arrivé à ce stade, on ne fait plus en sorte que l’oeuvre plaise aux autres, mais qu’elle nous plaise à nous-même.
Mon style peut se caractériser par une expression des émotions profondes.
Je dois admettre avoir une grande sensibilité, une qualité essentielle pour un artiste, mais un vrai poison dans la vie personnelle.
Beaucoup de mes photos sont le reflet d’une situation actuelle de ma vie. Parfois nostalgique voire dramatique, mais parfois insolite ou drôle. Le sentiment de liberté est présent sur la plupart de mes photos car c’est ce qui me tient le plus à coeur.

Tu fais aussi de l’argentique, pour quel type de photos tu préfères ce support ? 

L’élément moteur qui m’a poussé à passer à l’argentique est sans nul doute la beauté de l’imperfection, avoir un reflet inexact de la réalité, ce qui donne cet aspect poétique.
Et j’aime cette poésie, qui est tout simplement le reportage subjectif d’une situation.
Dans les faits, capturer physiquement un moment sur de la pellicule, c’est dingue.
Ce n’est pas juste un support, mais une façon de penser, qui nous amène à être une certaine version de nous-même.
Choisir l’incertitude comme défi, car rien n’est plus ennuyant qu’une vie dans le confort et la sécurité.
C’est aussi là que j’ai compris que ce n’est pas la peine d’avoir le materiel dernier cri pour pouvoir faire des merveilles.
Donc pour répondre à la question, j’utilise quasiment tout le temps mon argentique. Mon 5D prend la poussière depuis des mois.

Est-ce que tu as des projets à venir ?

Continuer à constamment créer et découvrir de nouvelles choses.
Me faire exposer dans des endroits branchés et profiter des petits fours.
La suite artistique logique serait de lier la musique à la photo, donc d’après mes calculs scientifiques, ce serait de la vidéo.