Passionnée par la photographie, la talentueuse Camille Dub vit aujourd’hui son art comme une évidence. Elle partage, avec son public, sa vision intimiste des différents sujets traités et nous emmène parfois voyager vers des contrées lointaines. Particulièrement travaillée dans deux de ses séries (Bees et Rosa Damacscena), la notion de rapport entre l’Homme et la Nature, est livrée ici avec poésie.

Comment êtes-vous arrivée dans le milieu de la photographie ? 

Après ma licence de cinéma au Cap, je souhaitais me spécialiser dans la cinématographie et comme il n’y avait pas d’écoles pour cela, je me suis tournée vers la photographie en me disant que ce serait toujours utile. J’ai donc suivie le programme d’un an à Orms Cape Town School of Photography. Bien-sûr, je portais déjà beaucoup d’intérêt à la photographie avant cela, mais je ne pensais pas que cela deviendrait une évidence. 

Les voyages sont-ils pour vous un moyen de trouver de l’inspiration ? 

Oui ! Lorsque l’on voyage, notre esprit est plus alerte et je trouve que ma créativité est décuplée car mes sens sont à l’affut de nouveautés, de nouveaux visages, paysages etc. Voyager donne une ouverture d’esprit et le fait de ne pas être dans mon environnement habituel me pousse à voir des choses auxquelles je ne ferai peut être pas attention habituellement. 

Au travers du partage de différents métiers, dans vos séries Bee et Rosa Damacscena, que voulez-vous transmettre ? 

Je pense que ce qui transparait le plus dans ces deux séries photographiques est la notion de rapport entre l’Homme et la Nature. La relation que nous entretenons avec Elle (la nature) et le monde qui nous entoure est, selon moi,  très intéressante. Pour la série Rosa Damascena je trouve assez interpelant qu’à l’époque à laquelle nous vivons certains métiers restent encore très manuels et surtout authentiques, comme ces milliers de roses cueillient à la mains, pesées à l’ancienne au pieds des montagnes, et distillées au sein même du village par des locaux, par exemple. Il en est de même pour l’apiculture qui joue un rôle direct sur l’équilibre de la nature. Je pense qu’il est très important justement que ces métiers et savoir faire en harmonie avec la nature continuent d’exister. Les apiculteurs ou cueilleurs de roses sont des personnes que je considère, de par le travail souterrain qu’ils font en respectant la nature et l’écologie, alors qu’il serait tellement facile pour eux de faire de la production massive. D’après moi il est de la responsabilité de chacun de preserver ces savoirs faire et métiers artisanaux, surtout en 2019. 

Comment décririez-vous votre style en général ? 

Je ne sais pas si on peut dire que j’ai déjà trouvé mon style photographique mais en tout cas mes images sont souvent axées sur les détails et j’aime beaucoup les jeux d’ombres et lumière ainsi que les contrastes. Je sous-expose aussi mes images afin d’avoir une plus grande richesse de couleur. Quant aux retouches, j’en fais bien sur mais ce n’est jamais extrême car j’essai toujours d’obtenir le meilleur résultat pendant le shooting, la post-production me sert simplement à sublimer les images. 

Travaillez-vous actuellement sur un futur projet personnel ? 

J’ai commencé une série en noir et blanc à l’argentique lors de mon dernier voyage en Iran que j’ai intitulé Persian Homes. Comme le nom l’indique la série se porte sur l’intérieur des foyers Iraniens dont certains éléments et objets sont récurrents. Je n’en dirais pas plus car la série peut encore évoluer en cours de route. Aussi, j’aimerais également continuer de développer la série Rosa Damascena en ayant une approche plus intime avec les cueilleurs de roses.