Antonio Schubert est photographe. Enfant de Rio de Janeiro, il y vit toujours, sous la statue du grand Christ Redempteur. Une ville qui présente un relief singulier, historiquement étendu entre la mer et plusieurs montagnes telles que Corcovado et Pão Açucar. Ces paysages fantastiques emplissent son imagination depuis son enfance, lorsqu’il voyageait à la campagne, à l’arrière de la voiture avec ses parents, pour rendre visite à ses grands-parents. Des voyages qui avaient pour cadre des falaises escarpées qui étaient, dans son esprit, très dangereuses. « Dans mon imagination, la montagne que j’ai vue à Rio, sur le chemin de l’école, était la même que celle que j’avais vue à 100 kilomètres de la ville. […] Tout pour moi était un rêve de montagnes et de forêts », confie-t-il. 

L’accessibilité difficile des lieux photographiés par Antonio Schubert donne à sa série une dimension encore plus enchanteresse. Une découverte du trésor énigmatique et mystérieux que sont les forêts brésiliennes, au travers de son regard. Ces deux paramètres ajoutent, à son travail, son aspect magique et évoquent les souvenirs d’enfance. Adulte, ce désir, cet appel du « sauvage » reste tenace : « La première fois que je suis allé au Parque Nacional de Itatiaia en 1981, j’ai vu une cabane au milieu d’un océan verdoyant, pratiquement inaccessible à 1300 mètres d’altitude. Je me demandais qui vivrait là-bas et quel genre de vie cette personne aurait. […] Je me suis promis qu’un jour je trouverais le moyen de m’y rendre ». Une promesse tenue (34 ans plus tard).