Dans sa récente série «Lost Angels», le photographe et vidéaste français Cédric Ih nous emmène une nouvelle fois au coeur de ses promenades nocturnes, cette fois-ci à Los Angeles, où il réside depuis quelques mois.

On retrouve au sein de ces portraits chimériques et minimalistes sa signature cinématographique et son goût pour l’ambiguïté des émotions. Entre espoir créateur et pensées sombres, l’artiste nous offre de découvrir plusieurs protagonistes aux regards profonds parfois indéchiffrables.

L’exercice de la photographie représente pour lui un véritable exutoire. «Je me suis rendu compte récemment que la photo a été un véritable moyen d’exprimer la noirceur qui était en moi […], dit-il. Je pense sincèrement que tout ce que nous faisons, c’est pour dompter cette solitude, l’éloigner pendant un instant, mais elle revient toujours. Je suis parti à Los Angeles dans l’espoir de la semer, mais elle revient et cette série en est le témoin. Pendant mes shoots ici, et étant donné que je suis dans la ville du cinéma, j’avais certains modèles qui posaient, voulaient montrer qu’ils savaient jouer, qu’ils pouvaient interpréter… Mais à chaque fois je les mettais volontairement mal à l’aise, en leur parlant de choses tristes, de ma vie dépressive. Je pouvais sentir en eux la crainte parfois d’être avec un « weirdo » et je ne les lâchais pas tant que je n’avais pas mon shot, un bref instant d’honnêteté.»