Rozenn Le Gall aime déconstruire les images des revues de mode des années 60 et 70 pour les transformer en collages minimalistes et suggestifs sur papier. Cette artiste visuelle autodidacte basée à Lyon élabore des oeuvres à l’esthétique léchée où le sujet féminin l’emporte la majeure partie du temps.

«Ce n’est pas ce que je pense moi qui est important, mais la façon dont les gens vont s’approprier le collage et l’interpréter selon leur prisme, souligne-t-elle. Quand je colle un hublot de machine à laver sur un corps de femme, certains y voient une attitude réactionnaire qui ramène la femme au statut de ménagère. D’autres au contraire, perçoivent la femme active, lessivée par trop de contraintes!»

Surprendre les spectateurs par le biais de l’ambiguïté qu’engendrent ses choix d’images, c’est ce que souhaite la collagiste. «Par avance, le spectateur sait que l’image est tronquée, qu’elle est artificielle, mais en l’interprétant, il va lui donner une réalité subjective. Sa propre réalité», ajoute-t-elle. Équivoques ou non, ses délicates créations surréalistes font bel et bien travailler notre imaginaire. Suivez son travail sur Instagram.