La photographe montréalaise Melika Dez capture la danse avec une esthétique épurée et poétique, en prenant comme terrain de jeu principal les rues des plus magnifiques villes du monde. Cette artiste visuelle et ancienne danseuse parvient à immortaliser le mouvement et les nuances du corps en performance avec précision, rendant justice à toute la grâce de ses modèles. En pleine ascension dans son parcours de photographe, nous lui avons posé quelques questions.

Depuis quand et pourquoi as-tu choisi de photographier principalement des danseuses et danseurs?

J’ai toujours photographié des danseurs, et ce, depuis mes études en photographie de 2007 à 2009. Les danseurs de hip-hop étaient mes modèles principaux pour mes shoots et les projets d’école. Je me suis donc tranquillement forgé une réputation dans le milieu de la danse urbaine montréalaise.

Et c’est lors d’une compétition qu’un pionnier américain de la danse hip-hop m’a remarquée. Lorsqu’il est entré en contact avec moi, j’ai saisi l’occasion pour lui parler de mon désir de photographier les danseurs de rue new-yorkais. Il m’a invitée par la suite à New York afin de me présenter à la communauté. C’était en 2013. Grâce à cette invitation, j’ai commencé à photographier des évènements hip-hop aux États-Unis et je me suis fait connaître ainsi. Ce n’est qu’à l’été 2016 que j’ai commencé à porter une attention particulière au ballet.

Une danseuse de ballet de haut niveau que je suivais sur Instagram, Candy Tong, était à New York en même temps que moi et j’avais très envie de travailler avec elle. Grâce à ce shoot et à la magie des médias sociaux, des danseurs de la très réputée compagnie de danse Alvin Ailey sont entrés en contact avec moi. Depuis, l’effet «boule de neige» continue!


Je photographie de la danse, car elle fait partie intégrante de ma vie. Puisque je suis une ancienne danseuse professionnelle, je comprends la danse, ses mécanismes, son exécution, ses «timings».

Je dis toujours que, pour photographier de la danse en respectant les règles de l’art, il faut d’abord et avant tout avoir été danseur soi-même.

Je crois que c’est entre autres grâce à ça que j’ai une grande portée dans cette niche photographique. De plus, cela me permet de voyager à travers les plus belles villes du monde ! Alors, je peux dire que la photo de danse pour moi évoque bonheur et accomplissement personnel.

Qu’est-ce qui t’inspire le plus dans ton travail de photographe?

Le fait de pouvoir travailler avec des humains tous différents et uniques. Je fais des rencontres extraordinaires à travers mon travail et encore mieux, je forge des amitiés uniques. De plus, je trouve ça fantastique de pouvoir toucher des gens partout à travers le monde par l’intermédiaire de mes photographies.

Quels sont tes nouveaux projets en cours?

Je travaille en ce moment sur une série de photos pour la commémoration du centième anniversaire de Nelson Mandela. Conjointement avec le chorégraphe Jeremy McQueen qui a orchestré le tout, je suis en train de photographier 100 danseurs noirs dans les rues de New York, interprétant à leur façon la position du «Black Power», soit le poing dans les airs.

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