La photographe Chase Middleton développe des histoires où l’absurde et l’étrange rythment les intrigues. C’est dans la campagne australienne qu’elle grandit, puis c’est aux États-Unis, qu’elle étudie la photographie à l’Université de Yale. Entre spontanéité et contrôle du moindre détail, les images de Chase Middleton ouvrent des mondes sans queue ni tête, où les décors et les modèles jouent le rôle principal.

Quand est-ce que la photographie s’est imposée à vous comme moyen de créer ?

À l’âge de 8 ans, j’ai reçu mon premier appareil photo. Dès lors, j’ai commencé à construire des décors, à capturer des autoportraits et des photos de mes amis. La photographie était la seule chose qui m’intéressait vraiment à cet âge là.  

Quelles images aimez-vous le plus produire ?

Les images qui arrivent par accident sont mes préférées. Je suis une personne très organisée et stricte. La moitié de mon travail consiste à construire des décors dans mon studio et à travailler minutieusement sur les détails. Pourtant, j’aime être surpris par la spontanéité du monde. Celle-ci est, selon moi, bien plus intéressante que toute autre histoire fictive.

Entre étrangeté et candeur, les modèles que vous portrayez naviguent souvent entre ces deux mondes.

J’ai l’impression qu’une partie de l’élément bizarre de mes photographies découle de l’inconfort du spectateur, plutôt que de mon action en tant que photographe. Je travaille à partir de deux états antithétiques ; l’un dans lequel je viens de rencontrer le sujet et où je plonge dans son monde et l’autre, dans lequel le modèle m’est enfin familier et fait ce que je lui demande. Ce sont deux états très extrêmes pour commencer un photoshoot, donc je ne peux que supposer que cela a beaucoup à voir avec ce sentiment d’étrangeté et de candeur.

Quel élément vous aide à, sans cesse, cultiver votre inspiration pour la photographie ?

Actuellement, le chaos est la force la plus inspirante de ma vie. Puis pour, par la suite, y trouver le calme. Un peu comme ces exercices de relaxation des années 90 où vous tendez tous les muscles de votre corps aussi longtemps que vous le pouvez, puis vous lâchez et inspirez et expirez. Quelle que soit la version psychologique de cette comparaison, c’est ce qui m’inspire le plus.