Maria Sturm est une habituée des palmarès. Née en Roumanie, elle grandit en Allemagne et étudie la photographie à l’Université des Sciences Appliquées de Bielefeld, puis à la Rhode Island School of Design. Dans sa série “You don’t look like Native to me”, elle soulève la part sombre des États-Unis et met en lumière la parole des communautés concernées.

Comment la photographie s’est imposée à vous comme le médium idéal ?

La photographie a pris une grande place dans ma vie dès l’enfance, quand je feuilletais les albums de famille avec frénésie ou que je visitais les musées avec ma mère. Adolescente, j’ai pris l’appareil photo de ma mère et j’ai photographié mes amis, qui sont devenus mes muses. C’est comme ça que, à mon tour, j’ai créé mes propres album de famille. J’aime la photographie parce qu’elle remet en question notre perception souvent trop bloquée de notre rapport au monde. 

Dans “You don’t look like Native to me” vous mettez en lumière une histoire largement passée sous silence aux États-Unis. 

“You don’t look Native to me“ est une série photographique qui documente la tribu des Lumbee. Cette communauté native américaine, non reconnue fédéralement, réside en Caroline du Nord. Aujourd’hui, comme hier et les années auparavant, leurs problématiques ne sont pas considérées comme urgentes. Tout comme celles des autres minorités, les revendications des Lumbee ne sont pas reconnues d’intérêt national ou international. 

Mon travail photographique évoque un sentiment d’appartenance, même lorsque celui-ci n’est pas légitimé par le monde extérieur. Quelle que soit notre éthnicité, ce sentiment est universel.

Comment cultivez-vous votre inspiration pour vos futurs projets ? 

Avec des échanges constants avec ma famille et mes amis ou en lisant, en me rendant au cinéma, à des expositions et des concerts. Mais avant tout, mes idées sont alimentées par des conversations et des expériences dont je suis témoin.