La photographe Yuri Hasegawa quitte Tokyo pour Los Angeles. L’ex danseuse et chorégraphe professionnelle a trouvé dans le médium photographique un nouveau biais créatif pour créer et se professionnalise aux États-Unis. De Billie Eilish à Kendrick Lamar en passant par des portraits de ses animaux préférés, les chiens, Yuri Hasegawa est en quête constante d’une personne ou d’un moment d’exception à photographier. 

Quand la photographie s’est imposée à vous comme le médium idéal pour créer ? 

Mon premier amour était la danse. J’ai été danseuse et chorégraphe professionnelle. Pourtant, j’ai aussi toujours eu un appareil photo dans les mains. C’était un format de création différent qui dialoguait avec une autre partie de ma personnalité. 

Lorsque j’ai quitté le Japon pour les États-Unis, j’ai découvert qu’il m’était possible de suivre des cours à bas prix. Je n’ai jamais cru possible d’arrêter totalement la danse. Pourtant, après être retournée aux États-Unis, j’ai étudié durant 3 années la photographie. Je n’ai jamais regardé en arrière depuis.Comment décririez-vous votre sensibilité photographique ?

Je suis influencée par le graphisme, l’humour léger et le wabi-sabi, cette esthétique traditionnelle japonaise qui coule dans mon sang et qui relie deux principes : le wabi (la solitude, la simplicité, la nature, la dissymétrie, la mélancolie) et le sabi (l’altération par le temps, la patine des objets, le goût pour les choses vieillies.)

Qu’est-ce que vous aimez le plus photographier ?

J’aime portraiturer les environnements dans lesquels évoluent mes sujets. Dès que je pénètre un de ces espaces, je suis comme une enfant dans une confiserie.

Puis en tant qu’amoureuse des animaux, leur présence dans l’image est une nouvelle source d’excitation. J’aime témoigner de leur connexion avec les membres de leur famille. 

Pour moi, le processus de création est plus fascinant que le résultat. J’aime témoigner de «quand la magie opère», comme dans mon projet personnel « Artist Series » où en regardant simplement le coup de pinceau de l’artiste, j’entrais en pure méditation.

Quel environnement de travail cultivez-vous avec vos modèles ?

Le contexte que je déploie autour du shooting photo varie selon les sujets, leur humeur, le temps que je passe avec eux et d’autres facteurs. Je pense surtout que tout dépend de “l’ambiance” et de la façon dont nous nous écoutons avec les modèles. 

La séance de portrait consiste à échanger des énergies ; celle de l’espace et des gens. Quelle que soit la chimie, l’énergie ou même la tension, chaque séance ne sera jamais la même.