Née à Moscou et élevée aux États-Unis, la photographe Irina Rozovsky capture des moments. De la Yougoslavie, à la Russie jusqu’à Cuba, les images de la photographe ne sont jamais forcées. De nuit comme de jour, la lumière y est douce, et les moments souvent tendres.


Quand avez-vous capturé et tiré vos premières images ?

J’ai commencé au lycée, à 15 ans. J’avais un professeur extraordinaire ; il m’a donné un agrandisseur à ramener à la maison pour l’été. Je l’ai installé au sous-sol. Je photographiais le jour, j’imprimais la nuit. La photographie est vite devenue une partie de moi qui me permettait d’exister et de percevoir le monde. 


Comment décririez-vous les images que vous produisez ? 

Je n’ai pas d’esthétique définie. Je suis une sorte de caméléon qui photographie un peu différemment selon mon environnement, mon humeur, l’appareil photo que j’utilise et ce que je souhaite transmettre sur mon sujet. Peut-être que cette pudeur est esthétique, mais je n’aime pas y penser en ces termes. Le mot que j’utilise avec mes élèves est « sensibilité ». J’ai besoin de faire des images qui me figent dans le temps et l’espace. Comme si le sujet m’engloutissait et parlait à travers la caméra. Une fois que j’ai terminé un travail, il m’est difficile de le voir vraiment comme mien.  Le caractère authentique de la photographie semble compter pour vous.

La plupart de mes photographies sont capturées dans le «vrai» monde. Si les facteurs de chance, de hasard et de sérendipité sont au rendez-vous, et que je suis moi aussi prête à les accueillir, une image authentique peut en sortir. Je ne peux forcer qu’une bonne image se produise, je ne peux qu’espérer qu’elle le fasse. Fondamentalement, la photographie est une pratique très surréaliste et artificielle. Si je parviens à décoller la couche superficielle de ce à quoi les choses ressemblent et à insuffler à l’image un sentiment de vie, elle deviendra là : authentique.

Comment arrivez-vous à cultiver votre inspiration pour la photographie ?

La musique, conduire en regardant autour de moi, ma fille et le travail d’autres artistes, passés et présents, enrichissent constamment mon travail de photographe.