Fubiz et Adobe Stock proposent une nouvelle collaboration d’artistes autour d’une tendance design 2020 identifiée par Adobe.
Après la tendance “Handmade Humanism” pour laquelle Sacrée Frangine avait repris des images de Nadezda afin de réaliser des créations minimalistes tout en douceur, nous abordons la tendance design du “semi surréalisme”.
Une tendance qui fleurit actuellement, notamment sur les réseaux sociaux, avec l’intégration d’éléments oniriques et surréels au sein d’environnements quotidiens ou de paysages.
Une invitation au rêve, un monde qui se compose et se recompose au bon vouloir des artistes qui travaillent ces univers imaginaires.

Un photographe et un artiste digital ont travaillé ensemble autour de cette tendance : Julien Missaire, un designer 3D et le contributeur Adobe Stock Matthieu Métivet qui capte l’environnement à travers son objectif.

A partir des images de Matthieu Métivet, Julien Missaire a réalisé 2 créations originales en intégrant son univers et un imaginaire surréel.
L’artiste digital a choisi des photographies à partir desquelles il pouvait créer de nouveaux environnements. Il propose deux mondes, l’un peut sembler dystopique mais qui aborde la rêverie et donne envie de plonger dedans, un second plus onirique aux couleurs chaudes qui nous invite à la contemplation.

Un résultat fantastique qui révèle l’infinité des possibilités créatives grâce au digital et donnant envie de composer un monde fictif à sa façon.

Ne manquez pas la Masterclass Illustration avec Julien Missaire qui sera retransmise en direct sur la chaîne Youtube d’Adobe France ce jeudi 28 mai de 10h30 à 12h.

Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous en dire un peu plus sur vos univers créatifs ?

Julien : Bonjour, je m’appelle Julien Missaire, je suis un “3D designer” (ou généraliste 3D) basé à Liège, en Belgique, et j’ai 23 ans.

Mon univers créatif tend vers le surréalisme ou le fantastique. J’aime créer des compositions fortement inspirées de photographies et ensuite y ajouter une touche qui rend la scène impossible à réaliser dans le monde réel. Mes créations représentent la plupart du temps des paysages assez naturels avec un élément minimaliste en plus.

Matthieu : Bonjour à vous, je m’appelle Matthieu Métivet et je suis photographe indépendant depuis 5 ans maintenant. Je fais partie du collectif The Agency et j’ai étudié deux années à l’ESMA en tant que praticien photographe.
À la suite de mes études, j’ai décidé d’aller vivre aux États-Unis pendant un an afin de parler couramment anglais, mais aussi pour pouvoir enfin réaliser un de mes rêves : photographier les États-Unis.
C’est là que j’ai vraiment découvert ma passion pour le paysage, l’aspect documentaire, mais aussi le minimalisme des images que je pouvais créer.
Mes parents m’ont toujours bercé dans la photographie. Ma mère ayant toujours son appareil photo à la main pour ne rien manquer de mon enfance, et mon père qui a toujours été passionné de photographie, qui la pratique depuis longtemps, que ce soit en argentique ou en numérique maintenant. C’est grâce à eux que j’ai pu me lancer dans une carrière de photographe indépendant, et je ne les remercierai jamais assez de m’avoir aidé à pousser ma passion pour en faire mon activité professionnelle.

Julien, dans ton travail, tu parviens à créer des univers uniques et hypnotisants.
Comment en es-tu arrivé à cet univers ? Et quelles sont tes inspirations ?

L’univers visuel dans lequel je baigne actuellement a été le fruit de nombreux essais et crash-tests. À un moment donné, je me suis juste rendu compte que j’aimais créer des univers assez réalistes pour y croire mais assez surréalistes pour surprendre.

Mes inspirations viennent de partout. Je passe une (trop) grosse partie de mon temps sur Instagram à suivre ce que plusieurs designer 3D ou photographes talentueux produisent. Je pourrais mentionner Quentin Deronzier qui est une grosse inspiration ou encore des artistes tels que Aeforia, Victor Mosquera et Mathieu LB qui sont des personnes dont j’admire beaucoup le travail.

Matthieu, ton travail dans la photographie permet d’aborder des environnements dans leur simplicité et de réveiller des émotions très singulières en les captant à travers ton objectif. Quelles sont tes inspirations ?

Mon travail se tourne essentiellement vers une approche documentaire et une esthétique épurée.
Je suis constamment à la recherche d’un cadrage qui sera composé d’éléments singuliers, graphiques, et je cherche à inciter les personnes à regarder plus attentivement ce qui les entoure, ce qui semble ordinaire, tout en travaillant sur une esthétique simple, pure et directe. Je suis très inspiré par des photographes comme Josef Hoflehner, William Eggleston, Joel Meyerowitz, tout d’abord pour leur travail documentaire, mais aussi pour le minimalisme présent dans beaucoup de leurs images, ce qui se reflète énormément dans mes créations.

Comment s’organise vos journées types de création? Où vous sentez-vous le mieux pour créer?
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos processus créatifs?

Julien : Une journée type peut beaucoup varier en fonction des projets en cours, s’ils sont conséquents ou non. Je pense que le meilleur endroit pour créer reste mon bureau. J’y ai aménagé un setup de création qui me convient et il serait difficile pour moi de travailler autrement.

La création d’un artwork passe tout simplement par une idée, je les répertorie dans une note sur mon téléphone. Quand je pense qu’il est temps de créer quelque chose, je regarde les idées que j’ai noté et je pars de l’une d’elle. J’essaie de trouver des références sur lesquelles je peux me baser et je teste des choses.

Il faut savoir que peut-être la moitié de ce que je crée n’est pas publié. Je peux me rendre compte une fois l’image finie que le résultat n’est pas assez original ou alors que je ne suis tout simplement pas satisfait. Je préfère montrer uniquement les choses dont je suis fier.

Matthieu : J’aime commencer ma journée tôt, je prépare toujours mes affaires la veille, surtout quand je voyage. Tout d’abord afin de ne pas perdre de temps mais également pour profiter de la journée entière et ainsi avoir des lumières différentes et propres à chaque moment.
J’adore explorer, rechercher de nouveaux endroits, aller à la rencontre de nouvelles personnes, de nouvelles cultures, et ainsi rester créatif. Je suis toujours en quête de nouveaux sujets, de nouvelles formes, lignes, ou d’une certaine ambiance, qui enrichiront mon image. Je recherche simplement à transmettre une émotion, une réflexion, un questionnement face au sujet que j’ai choisi.

Julien, pour cette création originale, tu as collaboré avec Matthieu Métivet, un photographe et contributeur Adobe Stock qui nous plonge dans des atmosphères et des environnements quotidiens, avec une façon d’aborder les choses de façon plus concrète. En reprenant ses images, tu as apporté à ses ambiances ta touche personnelle et leur a donné cette dimension surréelle. Que t’a apporté ce travail collaboratif?

Ce n’est pas du tout rare que j’utilise les travaux d’autres personnes pour créer. Dans chaque image publiée presque tous les ciels dont je me sers sont des photos mises en ligne sur des sites de “stock image”.

Ce travail m’a permis de réfléchir la composition autrement. Avant, la recherche d’images stock (de ciels ou nuages) se faisait à la fin du processus pour finaliser ma scène. Ici c’était l’inverse, je suis parti des créations de Matthieu pour imaginer les compositions.

Matthieu, tu es un contributeur Adobe Stock. Selon toi, quels sont les avantages pour un artiste de pouvoir proposer et publier ses créations sur la plateforme ?

Je pense que l’avantage principal d’Adobe Stock, pour un photographe comme moi, est de pouvoir créer des contenus et de les proposer à son rythme, mais aussi d’être visible par un plus grand nombre de personnes.
Je trouve également intéressant ce mélange de créatifs, que ce soit des designers, vidéastes ou photographes, qui peuvent ainsi profiter d’un accès à des contenus de qualité pouvant les aider dans leur propre travail.

Julien, Adobe a sélectionné dans les tendances visuelles de 2020, la tendance design du « semi surréalisme ».
Une tendance qui rejoint ton travail et l’intégration libre d’éléments dans des lieux réels.
Selon toi, qu’est-ce que cela représente ? Comment cette notion peut-elle se rapprocher de ton univers et comment s’intègre-t-elle à ton art?

De plus en plus de personnes s’essaient à cet univers du “semi surréalisme”, chacun y apporte quelque chose. Ce qui est intéressant c’est qu’il n’y a finalement pas de limites aux outils utilisés. Certains utilisent uniquement des images et créeront sur Photoshop, d’autres se rapprochent plus de l’illustration et de la peinture.

Cette notion se rapproche parfaitement de ce que j’aime faire et l’utilisation de la 3D dans mon travail me permet d’être plus libre. Il n’est pas du tout impossible de créer un univers intéressant et d’en sortir des vidéos avec des plans de caméra permettant ainsi une meilleur immersion.

Matthieu, Adobe a sélectionné dans les tendances visuelles 2020, la tendance design du « semi-surréalisme ».
Une tendance intégrée à ton travail qui se mêle à des univers qui s’éloignent du réel et qui s’invitent dans l’onirisme.
Selon toi, qu’est-ce que cela représente ? Comment cette notion peut se rapprocher de ton univers et comment s’intègre-t-elle à ton art?

Tout d’abord, je trouve que le « semi-surréalisme » est un sujet intéressant, dans le sens où il invite les personnes à questionner la barrière du réel. Cette démarche me semble proche de la mienne car je cherche par mon travail à motiver les gens à questionner l’ordinaire et à remettre en doute l’évidence.
Je pense donc que mes images incitent aux questionnements : Qu’est-ce que la normalité ? Qu’est-ce qui est banal et pourquoi ?
Je cherche à dépasser cette routine visuelle en essayant de la rendre intéressante. Et c’est là où l’aspect minimaliste de mon travail se rapproche de cette tendance et le rend pour ainsi dire « semi-réel », car il est issu de la réalité du quotidien tout en cherchant à la dépasser.

Si vous pouviez résumer votre travail en une phrase, quelle serait-elle ?

Julien : Ce serait : univers simple et coloré invitant au rêve.

Matthieu : Documenter la vie de tous les jours et casser la banalité.