Donner vie à la haute couture, c’est là qu’excelle le québécois Yan Bleney. Les regards sont profonds dans les oeuvres du photographe et il réussit à faire rimer mode et émotions avec justesse. Énigmatiques, ses photographies suscitent notre attention tout en mettant en valeur des créations pour le compte de nombreuses marques.

Petit fils du peintre Claude Bouchard, Yan Bleney a été mis au contact de diverses formes artistiques très tôt dans sa vie, ce qui lui a probablement donné l’élan pour concevoir désormais des images où les mises en scène sont souvent percutantes et cinématographiques. Nous lui avons posé quelques questions.

Quel chemin t’a mené à la photographie? 

J’ai commencé la photographie à 16 ans par hasard. J’ai eu la chance d’obtenir un emploi étudiant comme photographe journalistique dans un journal de quartier. J’ai photographié beaucoup de poignées de mains! J’ai ensuite déménagé à Paris en 2005 et je suis revenu à Montréal en 2012.

Tu es parti vivre dans la capitale française pendant 7 ans et c’est là-bas que tu as eu la piqure de la photographie de mode.

J’ai obtenu un emploi au journal Figaro pendant deux ans et ils m’ont demandé de faire toute sorte de photos, dont de la photographie de mode et j’étais complètement en panique au départ. J’ai commencé à assister des photographes qui avaient beaucoup d’expérience, à faire de l’expérimentation puis j’ai travaillé avec notamment plusieurs finissants de l’Atelier Chardon Savard, c’était très formateur. Je suis de retour à Montréal depuis 2012.

L’un des challenges de ta profession?

J’ai des idées de façon constante, ce qui est compliqué c’est de les rendre réalisables, parfois le budget ne peut pas suivre.

Tu travailles beaucoup pour le domaine de la publicité de mode. Quels sont les défis particuliers qui se présentent quand on met son art au profit de ce domaine?

Le plus compliqué c’est de rendre justice à la vision du client tout en conservant son identité visuelle. Souvent, on [les photographes] nous demande de nous dénaturer complètement et ce n’est pas évident a gérer. Parfois, des clients souhaitent t’engager parce qu’ils ont entendu parler de ton nom ou bien parce que tu as travaillé pour tel autre client, mais pas pour ce que tu sais vraiment faire. Donc en gros ils veulent réaliser un certain type d’images, mais ne veulent pas réellement voir ce que tu peux réellement créer.

Toutefois, j’ai adoré et j’adore toujours travailler avec les marques Atelier New Regime et 3.Paradis. Ils me donnent une grande liberté et une confiance qui n’a jamais été égalée à ce jour. Avec eux, je fais partie du procédé créatif très tôt dans les projets et mon expérience est prise en compte.

Quels sont tes projets à venir?

J’ai envie de revenir à la case départ, faire du beau, je sens que l’été va être créatif. 

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