Au fil des ans, les photographies de Chiara Bonetti ont atteint une esthétique que tout le monde n’est pas en mesure de réussir : une parfaite imperfection. Ignorant les exigences habituelles du portrait, de la photo éditoriale et de la photographie intérieure, le groupe Bonetti, basé à Berlin, accorde une grande importance aux détails oubliés, aux rencontres occasionnelles, aux lieux peu prestigieux et aux imperfections des rencontres quotidiennes.

Sa série Cosmic Boredom traite de la prise de conscience du lâcher prise. Elle capture les moments pendant les séances de photos lorsque ses modèles s’éloignent momentanément de leurs personnages, distraits ou perdus dans leurs pensées. Cet abaissement de leurs « masques publics » révèle un côté naturel et spontané. Nous avons davantage parlé à Chiara Bonetti de son travail.

Comment décririez-vous votre style de photographie ?
Je n’ai jamais vraiment compris les catégories et les limites de la photographie. Pour moi, la mode, les beaux-arts et le documentaire se situent au même niveau. Ils font tous partie de ce langage personnel qui peut facilement passer d’une catégorie à l’autre. Il est donc difficile pour moi d’étiqueter mon style.
On pourrait dire que c’est plus proche de la mode parce que je travaille dans cette industrie, mais pour moi tout est fortement lié à une réalité et à un contexte où je me retrouve enfin.

Quelles sont vos influences ou inspirations ?
Mes références principales sont Diane Arbus, avec ses magnifiques portraits ; Vivian Sassen avec les formes et les surfaces du corps de ses sujets ; les sujets de Jamie Hawkesworth et Peter Hugo. Les voyages sont une autre grande source d’inspiration, car tout ce qui me force à quitter ma zone de confort inspire de nouvelles solutions.

Vos œuvres sont un mélange de décors de studio et de tournages en extérieur. Avez-vous une préférence ?
Pas vraiment. Je joue généralement par instinct en matière de photographie. La caméra me permet d’ouvrir des portes sans lesquelles je ne pourrais même pas voir. C’est le meilleur outil qu’une personne créative puisse avoir. J’ai commencé avec la rue puis je suis passé à la mode en studio. C’est pourquoi j’aime mélanger les deux.

Parlez-nous de votre séance photo de rêve : personnages, lieux, sujets ?
Je suis un chercheur et je rêve constamment de quelque chose de différent tous les jours. Je n’ai donc aucun rêve en particulier. En ce moment, j’aimerais aller en Asie et photographier des villages isolés.
J’aime me perdre dans un contexte inconnu, en faisant équipe avec une styliste et une journaliste locales pour représenter des femmes de différents pays.

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