La photographe russe résidant à Munich nous offre à découvrir depuis plusieurs années des décors époustouflants où se trouvent des personnages principaux au fort potentiel dramatique. Dans les oeuvres d’Elizaveta Porodina, chaque détail est soigné et vient susciter notre curiosité et nos émotions. À la fois expérimental et esthétique, son style graphique se déploie avec beauté pour la mode et la publicité notamment. Rencontre avec une artiste visuelle qui s’intéresse de près à l’humanité avec poésie et audace.

Qu’est-ce qui t’a amené à pratiquer la photographie d’art et de mode?

Alors que je travaillais en tant que psychologue clinicienne en psychiatrie à Munich, j’ai commencé à m’intéresser au médium photographique et j’ai photographié des amis, différentes personnes que j’ai rencontrées, admirées et dont je suis tombée amoureuse. J’ai ensuite publié ces œuvres en ligne, je les ai partagées avec une communauté, et ce travail est devenu le centre de ma créativité – une créativité qui a toujours été au cœur de toute mon existence.

Peu de temps après ça, j’ai été contacté par des designers qui m’ont demandé de tourner leur publicité. C’est ainsi que j’ai appris à connaître le monde de la photographie de mode et que j’y ai intégré à ma vision artistique. Depuis, peu de choses ont changé dans mon processus : je rencontre des esprits créatifs avec lesquels je crée des belles choses qui attirent de plus en plus de gens intéressants, d’artistes, de muses que j’admire, dont je suis inspirée et dont je tombe amoureuse !

Tu décris ta signature artistique comme étant «Dark Romantic». Il est vrai que tes photos sont parfois intrigantes, souvent délicates et saisissantes, et la plupart du temps mélancoliques et poétiques…

Oui, le fait d’être inspirée constamment fait partie de moi. Depuis toute petite, j’ai été habituée à parcourir le monde avec les yeux et l’âme ouverts ! Écouter, regarder, percevoir, recevoir, admirer et «enregistrer» tout ce qui m’entoure.

Rien ni personne n’est ennuyeux ou non remarquable selon moi, je crois vraiment en l’originalité et l’énergie qui réside dans chaque chose et dans chaque être humain. Chaque jour, je prends tout ce qui vient [pour m’inspirer] : odeurs, sentiments, mots, couleurs et formes – je les disperse et les aborde ensuite dans mon art. Je n’ai jamais remis en question ce processus naturel.

Pour ce qui est du côté dark romantic, beaucoup de personnes relient mon héritage russe à la partie «sombre» et «romantique» de mon travail… Ce que je ne nie pas!

Est-ce que ton métier de psychologue a un impact particulier sur tes photos?

Je pense que mes deux professions sont animées par les mêmes intérêts : la sympathie et l’empathie pour les comportements humains. Mais aussi, le fonctionnement interne de nos esprits, le pouvoir du cerveau humain et ce que l’amour peut créer. Je ne peux pas vraiment dire que mon travail précédent ou toute expérience antérieure a influencé particulièrement ma photographie, mais mon intérêt constant pour tout ce qui touche à l’humain l’a certainement fait.

Quels sont tes projets à venir?

Un livre, une exposition et toujours plus de voyages!

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